La Vaccination incontournable

0
Share Button

Véritable serpent de mer, la politique vaccinale amorce un tournant majeur. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, envisage de rendre 11 vaccins obligatoires pour les enfants. Une annonce qui confirme la politique sanitaire locale avec déjà 11 vaccins obligatoires. De quoi dépiter un peu plus les associations  » antivax ».

La victoire des anti-vaccins, début février, pourrait bien se transformer en défaite. Le Conseil d’État avait donné six mois au gouvernement pour  » faire usage de ses pouvoirs » afin que les seuls trois vaccins rendus obligatoires par le Code de la santé publique (DTP : diphtérie, tétanos et poliomyélite) soient disponibles sans adjonction de valences  » recommandées ». Cette ordonnance du 8 février précisait cependant :  » Sauf à ce que la législation évolue en élargissant le champ des vaccinations obligatoires. » C’est cette voie que semble avoir choisie la nouvelle ministre de la Santé, Agnès Buzin. Un véritable tournant dans la politique vaccinale métropolitaine. La ministre, qui souligne  » la recrudescence de maladies infantiles », a annoncé le week-end dernier dans Le Parisien qu’elle réfléchit  » à rendre obligatoire les onze vaccins » destinés aux enfants,  » pour une durée limitée, qui pourrait être de cinq à dix ans. » Seuls ces trois vaccins sont aujourd’hui obligatoires pour les enfants de moins de 18 mois et huit autres, dont la coqueluche, l’hépatite B ou la rougeole, sont seulement recommandés.

Une annonce qui conforte la Calédonie

Sur le territoire, 11 vaccins sont déjà obligatoires, c’est donc huit de plus qu’en métropole. Ce qui fait réagir, depuis des années, les parents mécontents et les associations anti-vaccins, qui, forts de la discussion nationale, se sont penchés il y a quelques mois sur l’accès des vaccins obligatoires (DTP) sans qu’ils ne soient associés à d’autres produits. Le Conseil d’État leur a d’ailleurs donné raison. Avec l’annonce ces derniers jours d’Agnès Buzyn, c’est machine arrière toute ! De quoi dépiter les  » antivax » locaux dans leur bataille, eux qui voulaient rejoindre la métropole et passer de 11 à 3 vaccins obligatoires, avançant qu’il y avait un fossé entre la politique vaccinale locale et la position nationale. Jérémy Anson, président de Terre et santé, avait d’ailleurs rappelé en mars dernier, lorsque le 11e vaccin, le Prevenar, avait été rendu obligatoire par le Congrès, que  » le principe d’une obligation n’est pas normal, la population manque de transparence et de débat de fond sur la vaccination ». Ce dernier vaccin est destiné à se protéger des affections à pneumocoques, dont les formes les plus redoutables sont les méningites. Le Congrès avait décidé de le rendre obligatoire, car ces infections sont quatre fois supérieures en Nouvelle-Calédonie qu’en métropole. Vous l’avez compris, ce n’est donc pas demain que les  » antivax » calédoniens auront gain de cause.


La situation en Calédonie

Le taux de couverture vaccination oscille entre 90 et 95 % de la population. Concernant les enfants, selon une étude de la Direction des affaires sanitaires et sociales de 2008, la couverture vaccinale est très satisfaisante pour le BCG, l’hépatite B. Elle est insuffisante pour le ROR (rougeole, oreillons, rubéole) et le DTCP (diphtérie, tétanos, coqueluche et poliomyélite). Il faut remarquer que les retards à la mise en route des premières vaccinations et le décalage par rapport au calendrier vaccinal théorique accentuent les démarrages épidémiques et l’apparition de nouveaux cas d’hépatite virale.

C.Schoenholtzer


Dengue : maison de la vigilance

En raison de la baisse des températures de ces derniers jours, la courbe d’évolution de l’épidémie de dengue n’est plus dans sa phase ascendante et le nombre d’hospitalisations a diminué depuis un mois. Toutefois, la dengue est toujours bien présente en Nouvelle- Calédonie. Le 13 juin, la Direction des affaires sanitaires et sociales dénombrait déjà 209 cas depuis le début du mois. Les Calédoniens doivent donc maintenir leur vigilance.
De son côté, la Dass n’a pas baissé la garde. Elle maintient ses actions de prévention au même rythme que d’habitude dans les quartiers les plus touchés par la maladie. À noter que depuis le début de l’épidémie, plus de 4 000 foyers ont reçu la visite d’agents de la Dass et 17 000 personnes ont été informées sur la nécessité de se protéger avec des répulsifs adaptés et de détruire tous les gîtes larvaires, à l’intérieur comme à l’extérieur des habitations.


Une semaine santé à l’UNC

L’Université de Nouvelle-Calédonie organise jusqu’à samedi la semaine de la santé et du handicap. L’objectif est de mobiliser la population, notamment les étudiants et le personnel de l’UNC, autour de l’enjeu collectif du capital santé en mettant l’accent sur certains facteurs clefs : les addictions, le handicap, l’alimentation, l’activité physique. L’opération sera ponctuée par des ateliers cuisine et santé, stands d’information, conférence, repas à l’aveugle, parcours en fauteuil roulant, quizz en ligne avec lots à gagner, etc. Une dizaine d’activités seront ainsi ouvertes à tous sur le campus universitaire. La journée de samedi sera consacrée à la promotion d’activités sportives associées à un régime alimentaire équilibré afin de lutter contre l’obésité.

C.Schoenholtzer

Source:: DNC