Vie chère Outre-mer : Philippe Naillet et Audrey Bélim interpellent le gouvernement

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Le député PS de la 1ère circonscription, Philippe Naillet, a adressé un courrier daté du 30 septembre au nouveau ministre des Outre-mer François-Noël Buffet.

« Monsieur le Ministre,

Je tiens par la présente à vous adresser toutes mes félicitations républicaines pour votre nomination au poste de Ministre des Outre-mer dans un contexte où, plus que jamais, les territoires ultramarins doivent pouvoir bénéficier du soutien plein et entier de l’Etat.
Rapporteur pour avis de la mission “Outre-mer” dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, je tiens à vous partager ma vive inquiétude quant aux plafonds de dépenses pour la Mission Outre-mer dans le cadre du projet de loi de finances 2025.
En effet, lors de l’Audition du jeudi 26 septembre 2024 que j’ai menée auprès de la Direction générale des Outre-mer, il est apparu qu’une baisse substantielle de 13% en autorisations d’engagement et de 9% en crédits de paiement est prévue pour la Mission Outre-mer. Pour le
programme 123, « Conditions de vie en Outre-mer » ; celle-ci est de près de 37% en autorisation d’engagement et de près de 35% en crédits de paiement. Les conséquences d’une telle coupe budgétaire seraient néfastes pour les acteurs économiques ultramarins qui enregistrent des
défaillances d’entreprises de 19% sur un an, à l’exemple de La Réunion où celles-ci ont grimpé de 51% de juin 2023 à juin 2024 pour l’ensemble des secteurs, mais auraient aussi un impact pour les collectivités territoriales et pour les particuliers alors même que les indicateurs sociaux
économiques sont sans communes mesures avec ceux de l’hexagone.
Il est donc impérieux de ne pas toucher aux dispositifs d’aide économique (LODEOM) pour les entreprises tout comme diminuer les crédits de la Ligne Budgétaire Unique serait dramatique alors que nos territoires connaissent une crise du logement sans précédent : rien qu’à La Réunion, on compte 45.000 demandes de logements sociaux avec un délai d’attente de 5 ans en moyenne pour obtenir un logement.

Pour finir, la situation des jeunes qui s’aggrave, demande une attention particulière lorsqu’on sait que le chômage des jeunes ultramarins est de 35% contre 17% chez les jeunes de l’hexagone. A ce tableau s’ajoute le sujet de la vie chère qui est insupportable pour nos familles.
Monsieur le Ministre, nos territoires ne doivent pas subir les conséquences de la situation budgétaire nationale ».

Audrey Bélim, sénatrice propose ses mesures pour lutter contre la vie chère

« Retenue à Paris pour le début de la session parlementaire en ce 1er octobre, je n’ai hélas pas pu
participer à la manifestation contre la vie chère prévue aujourd’hui à Saint-Denis. Cet appel à mobilisation nationale nous réunit également à Paris. J’y prendrai place tout naturellement
car nous ne pouvons accepter que l’Etat reste aveugle et sourd du malaise criant qui gangrène notre pays.
Les événements en Martinique devraient alerter l’Etat. La situation sociale dans nos territoires est critique. C’est également le cas à La Réunion : nous voyons les prix de l’électricité, de l’alimentation – notamment les produits frais – ou des services augmenter dans notre île.
Face à cette situation, des solutions existent :
Encadrer les loyers pour les logements privés : dans de nombreuses communes de La Réunion, les loyers sont ceux de grandes métropoles régionales de l’Hexagone ! Et nous n’avons pas le droit de pratiquer l’encadrement des loyers à La Réunion car le précédent Gouvernement a oublié de nous autoriser à le faire. J’ai déposé une proposition de loi pour autoriser les élus locaux dans les Outre- mer à encadrer les loyers du parc privé. J’ai écrit aux nouveaux ministres en charge du sujet pour évoquer ce besoin. Se loger coûte désormais bien trop cher : il faut agir et rapidement.
Construire massivement des logements sociaux : les communes qui ne respectent pas leurs
obligations de construction de logement social à La Réunion doivent être encore plus mises à
l’amende. 40 000 Réunionnais attendent des logements sociaux et sont obligés de se loger au prix fort. Il faut que les communes en retard construisent des logements sociaux.
Lutter contre les monopoles : renforcer le nombre et les moyens des agents en charge du contrôle de la concurrence. Tout abus doit être durement sanctionné car lorsqu’une entreprise abuse de sa position dominante, ce sont les Réunionnais qui paient la facture.
Produire localement : la crise de certains produits alimentaires de base nous le montre, sii nous
importons ce que nous consommons de l’étranger, nous avons le risque qu’ils restreignent leurs
exportations vers La Réunion, comme c’est le cas pour l’oignon. Il faut accélérer la diversification de la production locale. En résumé, progresser vers l’autonomie alimentaire.
Avancer vers la souveraineté énergétique : éolien, solaire, maîtrise de la demande en énergie
doivent nous permettre d’être plus autonomes et de faire baisser nos tarifs d’électricité.
Accélérer sur les normes RUP : l’utilisation de normes propres aux Régions Ultra Périphériques
dans le BTP doit permettre de réduire les coûts. Le Gouvernement doit accélérer sur ce chantier.
Ce ne sont que quelques solutions : cette liste n’est pas exhaustive. Il ne s’agit pas de prétendre que la résolution de cette crise de la vie chère est facile. Il s’agit de dire que ce n’est pas une fatalité. Nous, femmes et hommes politiques, Réunionnaises et Réunionnais, devons agir avec des solutions concrètes ».