Projet de Loi de Finances 2025 : Huguette Bello exprime de vives inquiétudes pour les Outre-mer

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Le Projet de Loi de Finances 2025 suscite de vives inquiétudes pour les Outre-mer, notamment pour La Réunion, comme le souligne la présidente de Région, Huguette Bello, dans ce communiqué :

« Les informations dont nous disposons confirment les craintes exprimées par la Présidente du Conseil régional, Huguette Bello, lors de son entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, le vendredi 27 septembre 2024.

Plus que jamais, l’heure est à la mobilisation pour éviter ce qui s’apparente à un scénario catastrophe pour les Outre-mer. En effet, à la lumière des orientations de la politique générale, des missions d’expertises lancées par le gouvernement, et surtout des informations concernant la préparation du Projet de Loi de Finances 2025, c’est une baisse de l’ordre de 400 millions d’euros qui va affecter les moyens spécifiques alloués aux Outre-mer.

En premier lieu : la baisse significative annoncée des crédits du logement motivée au prétexte d’une consommation inférieure à la programmation. Or, au lieu de travailler à l’amélioration des conditions de programmations et d’engagement des opérations de logement, le gouvernement a l’intention, dans le Projet de Loi de Finances, de sanctuariser une baisse importante de la LBU (Ligne Budgétaire Unique), de l’ordre de 200 millions d’euros. À La Réunion, cette orientation fermerait la porte à tout espoir, pour les 40 000 ménages en attente d’un logement, de voir leurs demandes satisfaites.

De surcroît, cette baisse des crédits va aggraver la crise dans le BTP avec un impact direct sur les emplois. C’est pour cette raison que la Présidente du Conseil régional de la Réunion avait proposé d’organiser des États-Généraux du logement, principal facteur de la crise du BTP.

Cette proposition n’a malheureusement pas été retenue, au risque d’ être noyée dans l’organisation annoncée des assises du BTP. On peut dès lors s’interroger sur la concertation engagée par l’État avec les acteurs locaux et les donneurs d’ordre si le logement est ainsi sacrifié, nonobstant les réponses nécessaires et urgentes auxquelles la Région Réunion a contribué pour la relance du BTP.

Deuxièmement, les rapports de l’IGAS et de l’IGF initiés par le gouvernement sur le dispositif d’exonération de charges pour les entreprises et sur la défiscalisation sont également sources d’inquiétudes légitimes.

Quelle que soit l’appréciation que l’on peut avoir sur les moyens d’améliorer l‘efficacité de ces dispositifs, leur remise en cause brutale représenterait une véritable catastrophe économique et sociale pour notre économie dont le développement a été notamment bâti sur le socle crée par des lois successives concernant l’outre-mer (notamment loi Perben, loi Queyranne, loi Christian Paul, loi Girardin, LODEOM…). Au moment où la Région et les acteurs économiques plaident auprès de l’Union Européenne sur la nécessité de maintenir les mesures de compensation des surcoûts auxquels sont confrontés les petites économies ultra-marines et vulnérables, ces orientations portées par le gouvernement, dictées par le souci d’économies budgétaires, sont à contre sens et vont directement pénaliser l’activité économique et l’emploi.

La Région Réunion appelle de nouveau à la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés pour faire face à ce scénario inquiétant qui va affecter non seulement les entreprises mais aussi l’emploi et la population. »