Assemblée de la province Sud : Quand Isabelle Lafleur met le doigt où ça fait mal…

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La Tribune. – Une question écrite devenue orale d’Isabelle Lafleur en assemblée de province Sud vendredi démontre toute l’absurdité de vouloir prendre 51 % du capital de la SLN et ce qu’il en coûterait le cas échéant au contribuable calédonien.

Le présumé déblocage des exportations de latérites pauvres vers la Chine annoncé par le gouvernement pour mardi, après 7 mois d’absurdes et interminables tergiversations, a focalisé l’attention de tous, et de tous les médias. Pour un peu on en aurait oublié que la crise planétaire touche d’autres pans de notre économie… Le rappel à l’ordre est venu en assemblée de province Sud, fin de semaine dernière, au travers d’une question écrite devenue question orale d’Isabelle Lafleur au président Philippe Michel.

 » Le 17 février dernier, le conseil d’administration du groupe ERAMET a acté le déblocage d’une enveloppe de 18 milliards de francs CFP en faveur de la SLN afin de lui permettre de fonctionner jusqu’au mois de juin 2016 et ainsi préserver les emplois de la société, argumente l’élue Les Républicains.

Et d’ajouter :  » Dans l’optique de poursuivre les financements périodiques des besoins d’exploitation de la SLN, afin d’assurer sa survie au-delà du mois de juin 2016, le groupe ERAMET a souhaité que les trois provinces calédoniennes, qui détiennent une participation de 34 % dans la SLN via la STCPI, assurent leur part de financements. Ces besoins sont évalués à environ 500 millions € (soit 60 milliards XPF) au total en raison de la gravité et de la durée de la crise du nickel. Il est également question de procéder à une augmentation de capital de la SLN, qui aurait besoin d’être renforcé à hauteur de 240 millions d’€ (28,6 milliards XPF) ».

 » Dans ce contexte, poursuit Isabelle Lafleur, PROMOSUD détenant 50 % du capital de la STCPI, il nous semble légitime d’être éclairés sur la situation financière actuelle de la STCPI afin de mesurer sa capacité à participer à ces financements en tant qu’actionnaire détenant 34 % du capital de la SLN, conformément à la demande du groupe ERAMET ».

Ce que ne précise plus Isabelle Lafleur, c’est qu’avec l’arrivée de Philippe Germain à la présidence du gouvernement, Les Républicains, comme d’autres partis, ont été écartés de tous les conseils d’administrations où ils siégeaient. Et que par conséquent la transparence, qui prévalait jusque-là, s’est transformée en opacité bien pratique pour certains…

 » C’est la raison pour laquelle, conclut Isabelle Lafleur, je vous demande de bien vouloir fournir aux élus de l’assemblée de la province Sud tous les éléments utiles à l’appréciation de la situation financière actuelle de la STCPI, dont notamment ses états financiers clos au 31 décembre 2015 ».

Suite à cette question d’Isabelle Lafleur, les Républicains ont demandé au président de la province Sud, Philippe Michel, de bien vouloir transmettre les informations relatives à la santé financière de la STCPI (notamment les comptes financiers 2015), société détenant 34 % du capital de la SLN pour le compte des provinces.

La question de l’élue Les Républicains fait suite à la demande de ERAMET de participation de l’ensemble des actionnaires au sauvetage de la SLN. En effet la maison mère a notamment conditionné l’injection de liquidités supplémentaires, nécessaires à la préservation des emplois et de l’outil industriel, à la  » mise au pot de la part de la STCPI.

Sachant que le besoin de financement est estimé à environ 60 milliards XPF sur deux ans, il faudrait que la STCPI puisse débloquer quelque 29 milliards pour répondre favorablement à la sollicitation de ERAMET… Ce qui est bien sûr impensable, car ces sommes seraient à ponctionner sur de nouveaux impôts. Pire, en cas de refus, la part de la Calédonie dans le capital de la SLN risquerait d’être diluée, en deçà donc des 34 % actuels.

Voilà qui démontre par l’absurde que la prise de participation majoritaire dans la SLN est une pure incongruité économique, qui ferait prendre des risques importants aux collectivités. Et risquerait de tondre le contribuable calédonien pour quelques décennies.

Comme de bien entendu et bien que sa question ait été déposée 48 heures avant la séance, Isabelle Lafleur n’a pas eu de réponse à sa question. Philippe Michel, président de la province Sud devant, selon ses dires,  » se rapprocher de Philippe Dunoyer, le président de PROMOSUD, pour connaître les chiffres… » Nous qui les croyions proches et un peu du même parti !

M.Sp

Source:: DNC